Complainte d'un partisan du Nouveau Centre
Hier soir Jean Pierre et ses amis
sont venus chez moi.
Bien qu'ils aient frappé fort
je ne leur ai pas ouvert .
Hier soir Jean Pierre et ses amis
sont entrés dans ma maison
et ils m'ont dit :
pour être comme nous
il faut que tu mettes à genoux,
cette laisse à ton cou,
l'U.M.P. en tient le bout
le P.S. itou.
Soit un bon toutou
et, comme nous, tu sera élu,
vice président payé
de Frédéric Cuvillier.
Hier soir Jean Pierre et ses amis
sont repartis me laissant tout nu.
C'est facile de tuer les gens
quand on est plusieurs .
Quand Jean Pierre et ses amis
eurent disparu dans la nuit,
j'ai repris mon âme
et laissé mon fusil.
Jamais je ne serai comme eux,
un cul nul.
Ma mère me l'a dit :
qui perd son honneur
marche dans la rue,
les mains sur son postérieur
Qui perd son honneur
n'a plus d'amis ,
que des électeurs.
J'ai perdu les élections
mais j'ai toujours mes amis.
Avant nous étions trois,
aujourd'hui je suis seul.
L'UMP est failli.
Le P.S à marée basse,
dans la vase et la crasse,
creuse avec les crabes
de grands terriers
remplis de billets.
J'ai perdu les élections,
les partis sont ma prison.
Le vent se lève et tournoie
entre les tombes
de mes illusions .
J'ai perdu les élections.
Ce soir je marche
entre les ombres.
Toutes montrent la même direction,
celles du jour de demain.
Tandis qu'il effaçait la poussière
de mes traces éphémères,
le gardien du cimetière
à l'oreille m'a chuchoté :
Jean Pierre et ses amis n'y peuvent rien,
l'espoir et l'oubli marchent main dans la main,
Jean Pierre et ses amis n'y peuvent rien
demain, même à Boulogne,
la liberté reviendra.