Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Boulogne sur mer : une ville ben ordinaire. Vie politique judiciaire et anecdotique
13 octobre 2008

Parkings à Boulogne : un problème résolu.

Mon médecin m’a dit de faire du sport et, comme il a conscience de mon état de décrépitude avancée, il a rayé de la liste tous les sports un peu vifs pour n’en laisser qu’un : la marche.
Donc je marche, ou plutôt je slalome sur les trottoirs boulonnais, entre les crottes de chien, les mollards humains, les vieux papiers gras, les trous et les bosses des trottoirs. Vous êtes dégoûtés ? Je vous la refait plus « politique au pouvoir » : donc je descend en ville en évitant soigneusement  les déjections de nos chers compagnons à quatre pattes, les expectorations médicalement recommandées de nos chers concitoyens à deux pattes, les feuilles mortes de l‘industrie papetière, et les anomalies spatiales et géologiques du revêtement  urbain.
Bref l’automne est là, la Bourse, les banques, les économies des épargnants chutent dans le caniveau  avec les prix de l’immobilier.
Je traverse la rue des téléphones mobiles, et j’arrive dans la rue des agences immobilières. Sur le pas de leur porte, des vendeurs désœuvrés, un ruban noir à la boutonnière, distribuent des bons de réduction pour des maisons et des appartements invendables, en tout cas aux prix proposés.
Venant de l’autre extrémité de la rue, je vois arriver au pas de sénateur qu’adopte immédiatement toute personne circulant en chaise à porteurs, notre Doudou communal.
Je me gare sur le haut du trottoir, peine perdue, la chaise, aux armes de la ville, s’arrête à mon niveau, le Doudou en descend, me salue, et désignant d’un geste large la chaise et ses deux porteurs un peu essoufflés, ajoute : voilà LA solution au problème de parking qui vous chagrine tant, mon cher opposant.
Il doit lire dans mon regard la plus totale incrédulité, car joignant le geste à la parole, il fait signe aux porteurs de reculer d’un pas, replie les bras de la chaise, et expose : les porteurs ne prennent aucune place, ils sont redevenus de simples piétons, et convenez que vous garez facilement huit chaises à la place d’un seule voiture de taille moyenne.
De plus, la ville économise du carburant ce qui ne doit pas être pour vous déplaire, et contribue fortement à diminuer le chômage, grâce à l’embauche des porteurs.
Autre avantage, ce véhicule ne pollue pas, il est silencieux, et son bilan de CO2 est très favorable. Il s’inscrit parfaitement dans le cadre du Grenelle de l’Environnement et sa structure en fibres de carbone, à la fois résistante et légère, en fait la vitrine du savoir faire technologique de notre Ville.
Mais je vois que vous êtes fort occupé, je vous laisse, et me plantant là avec ma canne et mes lombaires en miettes, notre Doudou remonta dans la chaise majorale et vers l’Hôtel de Ville.
Ce projet de chaise à porteurs n’est pas une mauvaise chose, et je ne voudrais pas faire de l’opposition par principe, mais je persiste à penser que quatre porteurs seraient plus indiqués pour la chaise majorale.
Le principal avantage de ce projet est de pouvoir multiplier par 8 les places de parking, et conséquemment de multiplier par autant les recettes de stationnement, du moins sur le papier.
D’un autre côté j’y vois un inconvénient majeur : chacun ne pouvant se porter (du moins en chaise), et chacun désirant ardemment avoir un véhicule, nous allons vite buter sur les lois de l’arithmétique, c’est à dire sur le rapport entre le nombre de porteurs et le nombre d’habitants.
En définitive, j’ai peur ce projet de chaise à porteur ne reste très élitiste, et ne soit réservé aux grands de ce monde, ceux qui ont un garage, un parking à eux ou à leur disposition, bref ceux qui n’ont pas de problème de parking.

Publicité
Publicité
Commentaires
Boulogne sur mer : une ville ben ordinaire. Vie politique judiciaire et anecdotique
Publicité
Publicité