Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Boulogne sur mer : une ville ben ordinaire. Vie politique judiciaire et anecdotique
5 octobre 2008

Parking et lérot à Boulogne

Je circule peu en ville ces temps ci, les ans et surtout mes vertèbres en sont la cause. S’il m’arrive de sortir, je circule à la vitesse du limaçon, et me gare encore plus lentement.
Or donc, l’autre matin, je venais de repérer une place libre, quand surgie de nulle part, une camionnette orange, me double, grille ma place, se gare, change d’avis, redécolle et s’arrête 10 mètres plus loin sur le passage clouté. Le conducteur jaillit de son siège et s’enfourne dans le troquet le plus proche, laissant son gyrophare tourner.
Vous l’avez sûrement remarqué comme moi, plus un animal est petit plus ses mouvement sont vifs, plus il nous semble hyperactif. Etant d’une taille intermédiaire entre celle d’un humain moyen et d’une musaraigne le lérot est toujours en mouvement, il semble toujours pressé, même pour aller boire un coup.
Laissant le tueur de chat à ses ablutions, je nourris une de ces belles machines à dévorer l‘argent qu’a fait installer le Maire dans notre bonne ville. En échange de mon argent la machine me donne du temps, pas beaucoup, une demie heure pour garer ma voiture.
Quand je ressort de chez le médecin, ma voiture est gardé par trois gardes-champêtres, je sais ça paraît bizarre de trouver des gardes-champêtres à Boulogne, vu qu’il n’y a plus de champ à garder, mais notre bon Maire aime beaucoup les gardes-champêtres.
Je vous explique, un garde champêtre boulonnais, a la couleur d’un policier, le goût d’un policier, l’apparence d’un policier, toutefois ce n’est pas un policier, mais un surveillant de machines à dévorer l’argent.
Là, bizarrement, les gardes-champêtres surveillaient ma voiture. Le plus vieux des gardes-champêtres pose sa main sur ma voiture, un peu comme un porcher pose la main sur son cochon préféré, celui qu’il va égorger prochainement et ce brave homme, le garde champêtre, pas le porcher, me dit : vous êtes mal garé.
Le port du fusil étant interdit à Boulogne, de même que le tir à vue sur les contrevenants, j’en conclu bêtement que ma vie n’est pas en danger et je leur réplique qu’ils se trompent de voiture, que ce n’est pas ma voiture qui est garée sur le passage clouté, mais la voiture jaune à rayures avec le gyrophare qui tourne.
Joue pas au plus fin avec moi, me répond le garde champêtre en chef, la Loi c’est Moi et la Loi ne prévoit pas qu’une voiture garée sur un passage clouté doive acquitter une quelconque redevance de stationnement.
Une redevance peut-être, une amende sûrement, que je répond bêtement avec l’assurance du gars sûr de son bon droit. Las, je n’avais pas fini ma phrase, que le lérot, un chat mort à la main, sort du bouge voisin, fait la bise aux trois garde champêtres,  grimpe dans son véhicule et démarre.
Plus de lérot, plus de preuve, la raison du plus faible me revient, j’opte pour la fuite. Sans quitter des yeux les trois gardes-champêtres, je tente de remonter dans mon véhicule, mais le chef pose la main sur la portière et ajoute : le fait d’habiter sur un grand boulevard ne te donne aucun droit de propriété sur le trottoir d’en face et tes visiteurs n’ont pas le droit de s’y garer, visiteurs dont je connais les numéros de voiture.
J’en reste sans voix, il en profite pour me lancer la flèche du Parthe :  à présent tu as dépassé le temps imparti, mais dans ma grande bonté je te fais grâce de la contravention. Toutefois, la prochaine fois, je ne te manquerai pas, ni toi ni tes amis….
Je comprends pourquoi le lérot passait vingt fois par jour devant chez moi, il notait les numéros. A présent il ne passe plus, il a les numéros. Moi qui croyait qu’il passait pour moi, encore une illusion qui s’en va ….
Post scriptum ;
J’ai médit sur le lérot , il passe encore devant chez moi. Pas plus tard qu’il y a deux jours, je revenais à pied, quand je bute au bout du boulevard sur une barrière de fer qui barre la chaussée. J’avance, le trottoir en face de mon domicile était couvert de voitures stationnées là. J’avance encore et j’aperçois une petite lumière palôte, comme celle d’un ver luisant qui saute de voiture en voiture. Je me cache derrière un arbre, juste à temps pour voir le lérot, armé d’une lampe de poche en train de noter tous les numéros des voitures sur un petit carnet noir.
Je suis entré chez moi sans déranger cette petite bête. Il avait l’air si affairé et si content de lui que je n’ai pas osé lui dire que tous ces gens garés où il ne faut pas n’étaient pas des clients, en tout cas pas les miens.

Publicité
Publicité
Commentaires
Boulogne sur mer : une ville ben ordinaire. Vie politique judiciaire et anecdotique
Publicité
Publicité